QUI SUIS-JE ?
2.
Je me suis réveillée à 5h du matin comme presque tous les jours depuis plusieurs mois. Je suis seule, debout dans un long couloir lumineux.
Je regarde derrière moi. Pas de porte. Personne. Pas un bruit. Pas le moindre bruit. Même pas celui d'une mouche qui vole. Ce silence est pesant. Je sens mon coeur qui commence à battre très vite. Je vais céder à la panique. J'ai envie de crier, mais aucun bruit ne sort de ma bouche. Mes lèvres sont closes. J'essaie de les ouvrir. Mais, je n'y arrive pas.
Je veux crier, mais aucun son ne sort de ma bouche. Comme si ma voix s'était volatilisée. Comme si ma voix avait disparue. Avec la panique qui menace de me faire perdre pied. Je veux appeler au secours. Mais je n'y arrive pas. Je regarde autour de moi, à gauche, à droite, rapidement. Je ne vois rien. Derrière moi, encore. Je regarde derrière moi encore, comme si quelqu'un ou quelque chose se cacherait derrière moi. Mais il n'y a rien. Personne. Il n'y a personne. Je suis seule. Mon cœur bat vite.
Mon cœur bat de plus en plus vite à cause de ce silence. Malgré toutes ces innombrables portes à l'infini, le couloir est définitivement et irrémédiablement silencieux. Je suis à deux doigts de craquer. J'ouvre la bouche. Pour sortir un son. Ou un cri. Je veux crier. Je veux crier de toutes mes forces. Aussi fort que je le peux. Expulser l'air de mes poumons. Mais, aucun son ne sort. Aucun son. Aucun cri. Pas même un gargouilli. Le silence complet. Silence total. Je suis bouleversée et aphone.
Tétanisée. Perplexe, je scrute encore une fois les alentours. Surtout ne pas céder à la panique. Surtout pas. Et enfin, cette libération. J'entends ma respiration rapide et rythmée. Ce bruit qui annonce et décrit mon état de peur, de panique est paradoxalement celui qui me donne une échappatoire face à cette solitude angoissante. J'accueille ce bruit comme un soulagement. Avec effroi, et une reconnaissance infinie. Je me concentre sur ma respiration pour m'assurer que je suis encore vivante.
Qui suis-je ?
Un poil sur un torse.
Par : Justine Yilargnin Bazie.
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